En ce moment la solitude c’est quelque chose qui me parle, elle arrive plutôt le soir.
Oui,
c’est le soir, et ça peut dépendre, parfois oui, elle est là et parfois non.
La solitude, c’est surtout un état de pensée, elle dépend assez peu des gens qui sont autour de moi ou qui n’y sont pas au moment où elle se présente.
L’ennui est enfermant, angoissant, le soir plus que le reste de la journée.
C’est le moment où quelque chose se termine, là, sans avoir la possibilité de la modifier ou de la contourner. Cette solitude-là laisse une trace indélébile, ineffaçable.
C’est dans cet intervalle particulier que je sens que j’ai besoin de téléphoner à quelqu’un, pour parler, pour me sentir proche d’une autre parole, partager une intimité même très simple.
Essayer d’oublier un vide.
Pendant la journée, c’est un peu plus facile, on voit du monde, on travaille, on peut sortir, on sent l’activité. Mais le soir ou la fin d’après-midi, au moment où les autres profitent de leur famille, c’est plus difficile. On entend, à travers les fenêtres, les bruits quotidiens de la vaisselle qu’on met sur la table ou qu’on lave, on sent les odeurs de cuisine, on entend les quelques discussions, les disputes, les rires des gens qui nous entourent mais qui ne nous sont pas proches.
Hier, par exemple,
hier soir, je pensais à une solitude. Je ne me sentais pas vraiment mal, mais ça m’est apparu, ce jour, où je ne m’y attendais pas forcément. C’est difficile de savoir quand on est seul, je ne m’en rends pas compte tout de suite, il me faut du temps, il faut que cette pensée de la solitude soit longue pour qu’elle devienne vraiment présente.
La solitude, ça n’est pas obligatoirement vivre seul, ou être seul, c’est sentir que l’on n’a pas quelqu’un qui pourrait être là.