De l'autre côté, c'est dehors
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« Si les murs ont des oreilles alors les rues ont des histoires : celles des habitant·es qui les arpentent, celles des passant·es qui les longent, celles des curieux·euses qui les découvrent. À travers une série de photographies argentiques prises durant l’été 2021, l’artiste Ludivine Zambon tire un portrait du quartier Flandre-Crimée, guidée dans sa découverte par des échanges et des moments de flânerie.
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Dans les rues on traverse des espaces de convivialité, on longe des bancs toujours occupés et des parcs où se croisent des inconnu·es et des ami·es. L’artiste capture sous son objectif les regards et les visages mais aussi les gestes, les objets ainsi que les lieux qui incarnent les habitudes de celles et ceux qui y résident. Pensés sous forme de série, les clichés matérialisent un quotidien ainsi qu’une identité collective de quartier.
Pour l’artiste, les reflets semblent s’imposer comme un élément discret et pourtant central. Ces derniers, visibles dans les vitrines ou les pare-brises, laissent apparaître les fenêtres des habitations ; deux espaces semblent alors se superposer : un espace public extérieur emprunté par toutes et tous et un espace privé dont le seuil marque souvent la lisière de l’intime. Depuis la rue, Ludivine Zambon distingue et photographie ces espaces de rencontre intermédiaires (halls d’immeubles, pas de porte) et leurs frontières.
L’exposition montre également d’autres éléments hybrides, d'entre-deux : les écritures. Au détour d’un immeuble, on aperçoit un mot ou un chiffre, au-dessus d’une porte, sur un muret, sur un compteur électrique… À la fois privés et publics, ces caractères agissent tels des messages, parfois intelligibles et parfois cryptés, parfois universels et parfois personnels, et ponctuent les rues ainsi que l’exposition.
Finalement, le sous-titre de l’exposition « de l’autre côté, c’est dehors » évoque la question des frontières : entre l’habitation et la rue, entre l’intérieur et l’extérieur du quartier. Il évoque enfin l’espace de l’exposition, lui aussi délimité par une vitre donnant sur la rue, un espace où se fréquentent différent·es usager·es : certain·es y travaillent ou visitent le lieu régulièrement, d’autres s’y arrêtent pour la première fois.
Le temps d’un été, Ludivine Zambon a parcouru ces rues, rencontré leurs habitant·es et proposé une narration photographique du quartier Flandre-Crimée où se côtoient le vivant et l’inerte, le mouvement et bâti, l’intime et le public. L’exposition rend ainsi compte d’une identité partagée, fondement d’un quartier aux multiples facettes. »
Clara Ruestchmann, commissaire de l'exposition